La revue française
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Thème 1: Macro & Leading Indicators
En 2023, les finances publiques françaises ont affiché un ralentissement notable des dépenses et une baisse significative des recettes, entraînant une hausse des déficits et une augmentation de la dette publique. Les dépenses ont augmenté de 3,7 %, principalement en raison des ajustements liés à l’inflation pour les prestations sociales. La croissance des revenus a ralenti à seulement 2,0 %, soit un net recul par rapport à l’élan observé en 2022, sous l’effet du ralentissement économique, de mesures fiscales et d’une réduction des transferts. Le déficit public s’est creusé à 5,6 % du PIB, tandis que la dette publique a augmenté pour atteindre 110,6 % du PIB.
Les administrations publiques de l’Etat et des communes ont connu des déficits croissants, tandis que les administrations de la sécurité sociale ont connu une amélioration, due en grande partie à l’accroissement des excédents des Cades. Cette dualité souligne les défis actuels qui se posent pour équilibrer le soutien économique et la nécessité d’une discipline budgétaire plus stricte. Les investissements, en particulier au niveau local, sont restés une dépense importante, soulignant l’engagement à soutenir la croissance économique par le développement des infrastructures.
Le ralentissement budgétaire de la France en 2023 souligne une gestion économique prudente dans des conditions difficiles. Toutefois, l’augmentation des déficits et de la dette rend nécessaire un suivi vigilant et des ajustements budgétaires stratégiques pour 2024. Le gouvernement vise un plafond de déficit de 3 % du PIB d’ici 2027, en mettant l’accent sur une planification budgétaire rigoureuse.
Thème 2: Fixed Income
Ce graphique retrace l’évolution historique de la variation 10y-2y du taux d’intérêt de référence du gouvernement français, afin de mettre en évidence le lien entre les décisions des banques centrales et la performance des actifs à revenu fixe.
Lorsque la Banque centrale augmente les taux, l’écart tend à se réduire. Après neuf hausses successives, l'écart reste constant à une inversion de la courbe pendant près de 90 jours consécutifs, mettant en évidence les signes avant-coureurs d'une récession. La période où les taux d’intérêt sont restés hauts et inchangés, nous avons observé des fluctuations de l’écart dans un intervalle de -0,5 et 0,5.
Lorsque la BCE a réduit les taux de 25 points de base en juin, l'écart a été visiblement et instantanément affecté, atteignant 0,31 au 8 août. Cette tendance indique une confirmation du ralentissement de la croissance économique précédemment attendu, renforcé par une expansion acceptable de 2,09 % du PIB pour le deuxième trimestre 2024.
Alors que l’écart est positif depuis la dernière réunion de la BCE en juin, S&P a déclassé la France à la note de AA-, suite aux préoccupations concernant la dette publique et le déficit mentionnées dans le thème macroéconomique. Bien que la France semble résiliente en matière de finances publiques, les investisseurs s’attendent à une forte volatilité des marchés après une semaine mouvementée pour les actions début août.
Thème 3: Equity & Asset Allocation
La première semaine d'août a été particulièrement agitée pour les marchés boursiers en raison de la hausse du yen japonais, de la vente par Warren Buffet d'actions Apple, causant une inquiétude sur les actions du secteur technologique ainsi qu'une crainte générale de récession.
Ce graphique montre le nombre de membres du CAC 40 atteignant leur plus haut et plus bas niveaux sur 6 mois jusqu'au lundi 5 août, également défini comme le nouveau « Black Monday ». Les indices S&P 500, Dow et CAC40 ont chuté respectivement de 3 %, 2,6 % et 2,3 %, marquant ainsi la pire journée pour les marchés depuis 2022.
14 membres du CAC ont atteint leur niveau le plus bas depuis 6 mois en un jour (05/08), et bien que les actions se soient redressées quelques jours plus tard, cette tendance témoigne d'une volatilité accrue des marchés et de leur sensibilité aux indicateurs de confiance économique. En regardant la tendance générale des mois affichés sur ce graphique, nous pouvons observer une croissance solide des actions à la fin du T1 2024. La tendance négative a commencé à la mi-juin, anticipant un ralentissement de l’activité économique pour les plus grands acteurs, tels qu'aux États-Unis et en Chine, ainsi qu’une pression inflationniste en France.
Ces facteurs ont posé des difficultés aux actions françaises, ce qui a conduit à une augmentation du nombre de membres du CAC40 à atteindre de nouveaux abîmes au cours de cette période. Cette incertitude a clairement affecté la performance des actions, mais aussi sa volatilité.
Les entreprises touchées étaient sur tous les fronts, bien que les investisseurs parlent de la chute des actions technologiques. Ceux qui ont atteint leur plus bas niveau des 6 derniers mois sont dans chaque industrie : Vivendi, Veolia, STMicroelectronics, Stellantis, Société Générale, Publicis, Pernod Ricard, LVMH, Kering, Hermes, Edenred, Dassault, Capgemini et Accor.
Thème 4: Credit
La dette publique de la France est alarmante depuis des années, atteignant 111% du PIB (contre un point de référence à 60%), malgré des tentatives de progrès depuis son début. S&P a déclassé le pays de AA- à AA fin mai (31/05), suite à des niveaux alarmants de dette publique et une pression de récession.
La France a toujours consacré une grande partie de ses ressources au financement social. Le benchmark du crédit à la consommation s'élève à 14 % du PIB du pays, alors que celui de la France représente environ le double, avec la dernière valeur du T2 2024 à 28,5% du PIB.
Ce graphique permet d’observer les mouvements du crédit à la consommation en pourcentage du PIB, avec les valeurs les plus basses et les plus élevées depuis 2009, ainsi que la valeur moyenne et la dernière.
Le montant global du crédit à la consommation s’est amélioré, se dirigeant vers la valeur la plus basse et se situant en dessous de la moyenne. Cette situation peut être influencée par une baisse de la demande, des pressions inflationnistes et des salaires plus élevés, ce qui incite à épargner davantage. Oxford Economics s’attend à ce que l’épargne individuelle grimpe à 125 milliards de dollars d’ici 2050.
En examinant les composantes du crédit à la consommation, nous constatons de faibles fluctuations pour les prêts personnels engagés, les découverts et autres prêts, tandis que la titrisation, les prêts personnels non-engagés et les prêts renouvelables sont plus sensibles aux conditions économiques, aux consensus du marché et aux fluctuations des taux d’intérêt.
Hormis les taux de crédit-bail et de titrisation qui affichent des niveaux plus élevés que leur moyenne depuis 2009, le crédit à la consommation semble afficher une tendance à la baisse qu’on espère durable.
Thème 5: Our Macro Forecasts
Ce graphique présente une prévision semestrielle de l’IPC en France sur 12 mois, se basant sur les données du commerce de détail français, les prix du gaz naturel mondial et l’indice des expéditions sèches comme variables explicatives. Notre analyse pondérée à plusieurs variables prévoit une baisse à 2,26 % en aout 2024 à 2,167 % d’ici janvier 2025, dépassant que légèrement le taux cible de 2 % de la BCE. Cette projection confirme la tendance à la baisse de l’inflation observée en France depuis la pandémie. Les intervalles de confiance indiquent la variabilité attendue des prévisions, atteignant 4.6% pour le plus élevé.
La France, comme bon nombre de ses pairs, a fait face à une inflation importante en raison des défis mondiaux et nationaux découlant de la pandémie de COVID-19. Cette situation a été aggravée par la crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, qui a fait grimper l’inflation à un sommet d’environ 6,3 % en février 2023.
Cependant, à mesure que les pressions mondiales se sont atténuées et que les interventions gouvernementales ont eu lieu, l’inflation en France a régulièrement diminué, offrant un certain soulagement aux ménages et aux entreprises. En attendant les données d’inflation pour la France pour août 2024, il est raisonnable de s’attendre à une légère hausse liée aux Jeux olympiques en cours. L’afflux de touristes et la hausse des activités économiques associées à un événement aussi important entraînent généralement une augmentation de la demande de biens et services, ce qui peut exercer une pression à la hausse sur les prix. Ainsi, alors que la tendance récente a montré une baisse de l’inflation à 4,3 % en juillet, les Jeux olympiques pourraient contribuer à une hausse temporaire du taux d’inflation pour le mois d’août.
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